L'éjaculation est l’expulsion (habituellement, en jet) d’un liquide généralement lors d’un rapport sexuel et/ou masturbation au moment ou avant l’orgasme dès lors qu’il y a stimulation des parties génitales. L’éjaculation est très courante chez l’homme ayant une vie sexuelle, mais la femme peut aussi éjaculer. L'éjaculation chez l'homme Il s'agit de l'expulsion du sperme, le plus souvent accompagnant l'orgasme. Chez l'homme, l'éjaculation s'accomplit en deux phases : - l'émission : dans un premier temps, les canaux déférents, les vésicules séminales et la prostate se contractent en expulsant le sperme vers la base de l'urètre, ce qui provoque une tension de cette région. Cette étape est ressentie par l'homme comme un point de non-retour, l'orgasme va se produire ; on parle de point d'inévitabilité éjaculatoire. - l'expulsion du sperme : les muscles situés autour de la base de la verge et de l'anus (muscles pubococcygiens du périnée) se contractent par saccades, c'est l'éjaculation, le sperme est expulsé par le méat urétral, s'accompagnant des sensations voluptueuses de l'orgasme. En général, le pénis perd son érection après l'éjaculation. Lors de la puberté, les premières éjaculations peuvent avoir lieu sans émission de sperme, sa production n'étant pas encore fonctionnelle. En dehors d'une stimulation sexuelle active, l'éjaculation peut se produire entre autres pendant le sommeil ; on appelle parfois ce phénomène émission nocturne ou pollution nocturne. Ces « incidents » peuvent se produire à partir de l'adolescence et moins fréquemment au cours de l'âge adulte ; ils sont considérés comme normaux. L'éjaculation nocturne ne correspond pas toujours à un rêve érotique. Enfin, il n'y a pas de corrélation entre l'abstinence sexuelle et leur fréquence. L'éjaculation est généralement concomitante à l'orgasme. Cependant les deux ne sont pas forcément liés. Il est courant d'éjaculer sans orgasme (c'est souvent le cas des éjaculations précoces) et il est aussi possible d'avoir des orgasmes sans éjaculer. D'origine taoïste, cet apprentissage permet à l'homme de ne pas perdre son érection après un premier orgasme sans éjaculation (on parle d’injaculation, d’étreinte réservée, d'orgasme sec, de coup sec…) et de devenir multi-orgasmique. Voir Male Multiple Orgasms sur un site web de l'UCSB. L’éjaculation précoce L’éjaculation précoce survient avant que l’individu ne le souhaite, du fait d’une absence réitérée et persistante d’un contrôle volontaire raisonnable de l’éjaculation et de l’orgasme pendant la relation sexuelle. Cette définition peut paraître trop ambitieuse : toute la nuance réside dans le terme "raisonnable" et ce que chacun y met. On pourra retenir que la personne souffrant réellement d'éjaculation précoce celle qui éjacule systématiquement en moins d'une ou deux minutes. Après, à partir de trois ou quatre minutes, il s'agit seulement d'hommes qui se laissent aller à leur plaisir sans avoir pris conscience que ce temps est insuffisant, en général, pour leur compagne et qui n'ont jamais fait l'effort ou les petits exercices de contrôle. Ceux-là progresseront sans difficulté vers une durée satisfaisante, spontanément ou avec quelques exercices. Le vrai problème de l'éjaculation précoce est pour ceux qui ont mis en place le cercle vicieux de l'échec et qui se laissent systématiquement surprendre par leur éjaculation. On parle d’éjaculation précoce primaire lorsque l’homme a toujours éjaculé de façon incontrôlée, depuis son premier rapport sexuel, malgré une longue expérience et des rapports sexuels répétés, avec des partenaires stables. On parle d’éjaculation précoce secondaire lorsqu’un homme qui n’avait pas de problème de contrôle de son éjaculation s’y trouve soudainement confronté de façon répétée. Souvent c’est à la suite d’un choc émotionnel que l’éjaculation précoce apparaît. Est-ce courant ? L’éjaculation prématurée, encore appelée éjaculation précoce, est la dysfonction masculine la plus répandue. 75% des hommes interrogés par le rapport Kinsey (1948) disent éjaculer en moins de deux minutes après la pénétration. Environ un tiers des hommes consultant en sexologie se plaignent de cette difficulté qui motiverait 20% des demandes concernant la sexualité en médecine générale. Pour les plus jeunes On ne peut pas parler d’éjaculation précoce lorsque l’homme est encore vierge. Le fait de faire durer plus longtemps la masturbation, d’éviter de la pratiquer lorsque l’on n’est pas à l’aise (peur d’être surpris etc) et de ne plus chercher l’éjaculation la plus rapide possible est positif et permet de découvrir le plaisir lié à la masturbation en elle-même et non plus seulement celui lié à l’éjaculation. De la même façon, il ne faut pas s’inquiéter si les premiers rapports sexuels sont très rapides. Il faut laisser le temps au corps et au cerveau de s’habituer à toutes ces nouvelles sensations. Ne surtout pas négliger les préliminaires : les raccourcir ne permettra pas de tenir plus longtemps et aura pour conséquence de focaliser encore plus l’acte sexuel sur la pénétration et sur les sensations au niveau du gland. Une première chose à essayer Une éventuelle utilisation de xylocaïne locale (crème ELMA, stud100, durex Perfoma) avec une augmentation de la fréquence des rapports sexuels suffit dans les formes mineures d’éjaculation rapide. Soigner son éjaculation précoce Cette section ne donne pas une recette miracle à l’éjacualtion précoce (il n’y en a pas). Il a juste pour objectif de convaincre l’éjaculateur précoce de l’existence de solution à son problème et de lui donner une idée des voies à explorer. En tout état de cause, l’appui d’un sexologue est irremplaçable. L’éjaculation précoce n’est pas une fatalité : il existe des méthodes sérieuses permettant de régler ce problème. Cependant ces méthodes demandent un réel investissement de l’homme (et de sa compagne), une réelle volonté de s’en sortir et une motivation forte. En effet il n’existe pas de recette miracle et la résolution du problème passe la persévérance et le fait de ne pas se décourager lors des moments de déception qui ne manqueront pas de jalonner la période de rééducation. L’éjaculateur précoce doit se persuader qu’il peut s’en sortir, que son problème n’est pas lié à une malformation physique. En particulier l’hypersensibilité du gland que ressent l'éjaculateur précoce est totalement réversible. Le but est d’apprendre à contrôler son niveau d’excitation : ce n’est en effet pas le réflexe éjaculatoire qui échappe au contrôle de l’éjaculateur précoce, mais bien le niveau d’excitation qui conduit au déclenchement réflexe de l’éjaculation. Il y a tout d’abord un certain nombre d’idées fausses à dépister, des cercles vicieux à démonter, des attitudes contre-productives à mettre à jour. Une explication physiologique élémentaire peut s’avérer utile, car beaucoup croient pouvoir retarder leur éjaculation comme ils empêchent leur miction. En contractant la musculature pelvienne et les adducteurs des cuisses, ils précipitent l’éjaculation. En leur proposant de se relâcher comme lors de la miction, ils apprendront progressivement à anticiper le réflexe éjaculatoire. Des séries quotidiennes de musculation de la zone du périnée permettent progressivement de prendre conscience de l’existence de ces muscles et de découvrir des façon de les utiliser. La première étape est d’apprendre à repérer les sensations qui annoncent l’imminence de l’éjaculation afin de ne plus se laisser surprendre par son éjaculation. Les techniques de relaxation, comme la sophrologie, ont ici tout leur intérêt et peuvent permettre au patient de mieux habiter son corps et d’accroître sa capacité de discriminer le seuil éjaculatoire. Des séances de masturbation pendant lesquelles on s’astreint à ne pas éjaculer avant un certain temps (30 minutes) permettent d’apprendre à séparer excitation et éjaculation. Dans un second temps, il y a plusieurs exercices à pratiquer selon les programmes de rééducation envisagés : injonctions paradoxales (éjaculez le plus vite possible!), séances programmées de massages mutuels, enseignement du stop and go ou du squeeze. Ces techniques sont décevantes lorsqu’elles sont proposées comme des recettes toutes faites, mais c’est ici que le patient est incité, avec l’aide de sa partenaire, à moduler son niveau d’excitation, à repérer les signes prémonitoires du réflexe éjaculatoire et en influencer le seuil. Alors qu’il vivait le plus souvent une sexualité anhédonique, il est invité à «goûter» le plaisir qui précède et accompagne la décharge éjaculatoire et à partager cette découverte avec sa partenaire. Enfin depuis quelques années, des médecins peuvent proposer un antidépresseur inhibiteur. C’est la sertraline (50 mg/j) et la paroxétine (20 à 40 mg/j) qui semblent donner les meilleurs résultats. Ces médicaments doivent être prescrit en association avec l’approche psychodynamique et comportementale décrite plus haut, comme on prescrit une béquille transitoire lors d’une revalidation. Comme tout médicament, le recours à des antidépresseurs a des effets secondaires plus ou moins gênants et doit se faire dans le cadre d’un suivi médicalisé. L’appui de sa partenaire est fondamental. Souvent l’éjaculateur précoce s’enferme dans un cercle vicieux et se replie sur lui-même. Le dialogue, même s’il est certainement difficile à engager, est un premier pas nécessaire et libérateur. Si la compagne doit faire le premier pas, elle doit trouver les mots qui expriment clairement ses frustrations et ses attentes mais en assurant son compagnon de tout son soutien et son amour. Il ne sert à rien d’attendre : la politique de l’autruche ne permet pas d’espérer trouver une solution miracle et l’attente finit pas amplifier les frustrations et le ressentiment qui risquent alors de déteindre sur les autres aspects de la relation de couple. Aux éjaculateurs précoces qui ne sont pas en couple stable, il y a tout un travail de réeducation qu'ils peuvent faire seul . Ils n'ont besoin de l'aide d'une compagne que pour la phase en couple, pour apprendre à gérer leur excitation, mais cette phase peut aller très vite et elle n'est pas très contraignante pour la femme, à part l'interdiction de pénétration. Donc, ne craignez pas le jugement d'une nouvelle compagne. Une femme qui a des sentiments pour vous sera indulgente et prête à vous aider, si vous lui montrez que vous êtes quelqu'un de volontaire, de solide, dans sa vie de tous les jours et devant ce problème. Etablissez d'abord une relation affective de confiance. Pour le premier rapport, armez-vous de confiance, cela marchera peut-être si vous avez fait les exercices de réeducation et le travail d'autopersuasion. Si le premier rapport se traduit par une éjaculation précoe, ne vous repliez pas sur vous-même, reprenez les caresses clitoridiennes jusqu'à son orgasme. Ensuite , abordez sereinement votre problème en lui disant qu'elle peut vous aider à gérer votre excitation par des exercices simples et ludiques. Ce qui déroute le plus les femmes, c'est d'avoir à faire à un éjaculateur précoce qui fait l'autruche. De plus l’appui d’un sexologue peut s’avérer utile. En effet chaque éjaculateur précoce a son histoire propre, une approche différente de son problème et sera plus ou moins réceptif aux différentes solutions. Un sexologue pourra adapter la progression de la rééducation en fonction des réactions du patient, et apporter le soutien d’un professionnel et extérieur au couple. Enfin pour certaines personnes, l’éjaculation précoce n’est que la pointe émergée d’un mal de vivre fondamental, d’une souffrance existentielle. Dans ce cas l’appui d’un psychologue/psychanalyste est certainement utile. La résolution de l'éjaculation précoce demandera plus ou moins de temps selon la personne. Cela s'accompagne aussi d'un modification de sa perception de sa sexualité, et à ce titre le partage d'expérience sur des fora, la lecture de livres sur le sujet (par exemple The new male sexuality de Bernie Zilbergeld) peut aider. Une idée intéressante pour les éjaculateurs précoces : il existe plein de moyens de faire l'amour qui ne nécessite pas de pénétration et qui donc libèrent les partenaires du stress de ne pas pouvoir assurer une pénétration qui répond à leur attente ou à leur idée de l'acte sexuel. Et pour toutes ces variantes de l'acte sexuel, un éjaculateur précoce n'est aucunement gêné par son problème. N'oublions pas que l'acte sexuel est un moment d'intimité partagé, de relaxation, de tendresse, de recherche de son plaisir et de partage. Nul besoin de rendre ce moment anxiogène en voulant à tout prix se conformer à un modèle. L'éjaculation chez la femme On peut aussi parler d’éjaculation chez certaines femmes, qui libèrent aussi en jet souvent lors de l’orgasme un liquide secrété par les glandes de Skene situées en dessous de l’urètre. En général cette expulsion est liée à une stimulation du point G et/ou du clitoris. Certaines femmes peuvent libérer plusieurs jets à la suite. L’expression de « femme fontaine » est attestée pour parler de ces femmes et a été donnée pour la première fois par une psychanalyste française (Frédérique GRUYER, Ce Paradis trop violent - Laffont 1983). Les femmes n'ayant pas de prostate à proprement parler, elles ont souvent du mal à dissocier l'envie d'éjaculer de l'envie d'uriner. Des expériences médicales ont été faites et montrent que le liquide sécrété n'est en rien de l'urine, mais se rapproche par sa composition du liquide séminal masculin. La plupart du temps, la couleur est translucide et la texture liquide. Certaines femmes ont cependant un éjaculat qui peut être plus ou moins visqueux, il se teinte alors d'une couleur blanche. Ce phénomène d'éjaculation est très variable peut aller de la simple goutte imperceptible à la libération d'énormes quantités de liquide (parfois supérieures à 1/2 litre, en plusieurs fois...). Souvent, les témoignages révèlent qu'un couple peut passer des années sans que se produise ce phénomène. Les sondages sont très rares, mais il semblerait que 10% des femmes puissent (au moins potentiellement) éjaculer. Il semblerait aussi qu'il soit plus facile d'éjaculer à l'approche des menstruations (hypersensibilité), pendant une grossesse, lorsque les partenaires sont en totale confiance et/ou lorsque la femme est totalement détendue et relaxée. Parfois le liquide éjaculé se mélange à la cyprine (lubrifiant sécrété par le vagin) et peut occasionnellement provoquer des troubles passagers de la sensation de pénétration. Une référence bibliographique sur l'éjaculation féminine : SUNDAHL Deborah - Tout savoir sur le point G et l'éjaculation féminine - Tabou, Paris, 2005 Traduction de SUNDAHL Deborah - Female ejaculation and the G-Spot - Hunter House, San Francisco, 2003. G. Verroust - Université Paris 8..

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