Mise en situation : C’est un vendredi après-midi, une journée pédagogique pour les jeunes du primaire et du secondaire. Travaillant dans un magasin de jouets, je m’attends bien entendu à voir quelques jeunes venir flâner un peu. À peine deux heures de l’après-midi, et déjà une collègue vient m’avertir qu’une gang de petites filles s’amusent à mettre le bordel dans les toutous. Je vais donc les avertir … Quand je suis arrivé près d’eux, j’étais mal à l’aise. J’étais face à des jeunes filles de 12 ans qui était attriquées comme les filles que je vois dans les clubs; Minijupe, décolleté, rouge à lèvre et maquillage, talon haut, nombril à l’air pour bien exhiber leur piercing … même une avec son string qui dépassait ! Enfin, le but de cette petite histoire (La fin est qu’elle ont été mis dehors du magasin, pour ceux que sa intéresse) n’est seulement que d’amener le sujet de ce que je vais vous parler, l’hypersexualisation. Vous avez sûrement tous, un jour ou l’autre, vécu une histoire de la sorte, ou du moins en être témoin. Ce phénomène, plutôt récent, à débuter dans la révolution des années 60. Bien que dure à croire, tout a débuté là, lord du passage de la sexualité-péché à la sexualité-plaisir. L’éclatement des idées et le déclin du catholicisme à grandement favorisé l’apparition de l’hypersexualisation. Je ne vais pas rentrer dans les clichés qu’on entend toujours : « C’est la faute de Britney Spears et de toutes les pop-stars ». Je ne veux pas les défendre, mais c’est leur job de vendre, et il faut se l’avouer, ce qui vend de nos jours, c’est le sexe et la chair ! Alors on s’expose et on vend nos produits, qui ici est la musique. Je ne dénis pas le fait que toute les Britney de ce monde ne sont pas le meilleur exemple. Mais voyons un peu plus loin. Comme le dit la psychologue Jocelyne Robert : « Les jeunes filles ne sont que le reflet de la société dans laquelle elles évoluent. » Tous les jours, elle voit des publicités de femmes fatales, elles ouvrent la radio et sont bombardées de messages sexuels dans les chansons qu’elles écoutent, elles ouvrent la télévision pour regarder leur idole et elles sont confrontées à des stéréotypes sexuels frappants. Même les magazines que les jeunes filles lisent sont truffés d’articles où on retrouve une banalisation frappante de la sexualité. Voici quelques noms d’articles que j’ai trouvé dans des magazines : « Passer par la porte d’en arrière », « Êtes-vous braise ou glaçon au lit? », « Exhibez vous dans Internet ! », « Comment être plus sexy? » … Et ces articles ne sont pas tirés de Playboy, mais bien de Elle Québec, Cool, ou d’autre magazine visant une clientèle plutôt jeune. Si on ce fit à quelques sondages de la Kinsey Institute, 86% des répondants croyaient que la pornographie peut éduquer les gens, 68% des répondants croyaient que la pornographie permettait une attitude plus ouverte sur la sexualité et près de la moitié des hommes qui avaient répondu à ce sondage croyaient que la pornographie permettaient de savoir ce qu’une femme désirait lors d’une relation. Dans le même sondage, 58% des répondants disaient que les images pornographiques influençaient leur sexualité. Un autre sondage, celui de Marzo et de Rozier, démontrait que près de 50% des jeunes avaient vu leur première image pornographique entre l’âge de 8 ans et 12 ans. Je ne sais pas pour vous mais moi, à 11 ans, je jouais encore avec mes camions Tonka! Ils ont mis en parallèle une autre étude, l’âge à laquelle les répondants avaient eu leur premier tatou ou piercing, et ils ont trouvé une corrélation intéressante. Plus l’âge de première consommation de pornographie était jeune, plus l’âge du premier tatou ou piercing était précoce. En d’autre mot, plus les jeunes consomment de la pornographie jeune, plus ils prennent conscience de leur corps rapidement. Aujourd’hui, les jeunes filles ne veulent plus jouer à la mère, elles veulent être des filles bandantes, même si elle ne comprenne peut-être même pas ce que ça signifie. Tout ce qu’elles savent, c’est que tout le monde autour de eux, tous leur modèles, toutes les publicités veulent qu’elles soient comme ça. Par simple plaisir, comptez combien de petites filles portent le lapin Playboy sur elle dans un centre d’achat, et souvent, elles ne savent même pas ce que ça représente, elle trouve juste que c’est un lapin cute. La Dr Franziska Baltzer nous dit : « Il n’est pas rare de voir des jeunes de 12 ans avec le poil pubien rasé. Et à l’âge de 16 ans, lorsqu’on en voit avec du poil pubien, on est étonné, c’est une exception à la règle! C’est un phénomène qui date d’à peine 3 ans. ». Bref, les filles prennent conscience vraiment beaucoup plus tôt de leur corps, maintenant! Voici une petite chute de statistiques intéressantes : Selon une étude américaine, les augmentations mammaires auraient augmentées de 413% en Amérique du Nord entre l’an 1992 et 1999. Selon la même étude, en 2003, 220 000 filles de moins de 18 ans avaient eu une augmentation mammaire, soit une augmentation de 75 000 depuis l’an 2000. En 1990, un sondage disait que 50% des jeunes avaient eu leur première relation sexuelle avant l’âge de 16 ans. En 2005, le pourcentage avait augmenté à 75%. Sans prétendre que la pornographie modélise complètement leur sexualité, imaginer après cela que les enfants ne sont pas influencés par cette industrie relève de l’aveuglement. D’autant plus qu’aux stéréotypes sexuels véhiculés par la pornographie s’ajoute la pression médiatique qui normalise la pratique pornographique, qui hypersexualise les comportements et les corps, avant tout féminins, et qui féminise les enfants. On consomme de la pornographie de plus en plus jeune et ses codes physiques et sexuels se banalisent. .

Liens commerciaux